
Les Lacs de l’Eau d’Heure attirent chaque année plus de 1,2 million de visiteurs. Pourtant, derrière cette fréquentation impressionnante se cache une réalité plus fragile : dépendance aux subsides, activités inégalement exploitées, investissements peu coordonnés. Face à ces constats, la Ministre du Tourisme Valérie Lescrenier a lancé un audit stratégique pour poser les bases d’un modèle plus clair, plus rentable et plus durable.
Valérie Lescrenier, Ministre du Tourisme : « On ne peut plus investir sans ligne directrice. Ce site mérite une vision à long terme, structurée et respectueuse de son immense potentiel naturel et économique. L’audit en cours vise un objectif simple : relancer les infrastructures existantes pour des investissements futurs porteurs de retombées économiques, au bénéfice des visiteurs et de la Wallonie.»
LLEH : un site emblématique, une gestion à remettre à plat
Depuis 2005, l’asbl LLEH gère les Lacs de l’Eau d’Heure, soit 1.800 hectares répartis entre forêts, prairies et plans d’eau, au cœur des communes de Froidchapelle et Cerfontaine.
Malgré un financement public important, des infrastructures modernes et une fréquentation élevée, les retombées économiques mais également le potentiel de développement de ce site naturel pour les visiteurs sont perfectibles.
En cause : une exploitation inégale des 32 activités touristiques présentes, un manque de cohérence stratégique, et des choix d’investissements qui n’ont pas toujours porté leurs fruits. Ces constats sont le fruit des premiers résultat de l’ audit commandé par la Ministre du Tourisme pour insuffler aux Lacs de l’Eau d’Heure une nouvelle dynamique.
Un audit pour choisir les priorités porteuses
L’audit s’articule en quatre étapes :
- Cartographie des investissements passés et à venir
- Relevé complet des conventions et des parties prenantes
- Identification des risques et des priorités d’audit
- Audits ciblés à venir, pour évaluer la rentabilité réelle des activités
Les trois premières étapes finalisées démontrent notamment que sur les 32 activités proposées sur le site (dont 25 sont dans le giron de l’ASBL qui gère le domaine), cinq n’ont plus de concessionnaire, et deux ne sont plus exploitées. L’objectif est double : clarifier l’existant - dont les activités à l’arrêt comme l’Aquacentre ou celles qui nécessitent des rénovations telles que Falemprise - et éviter de lancer de nouveaux projets coûteux sans impact réel direct.
Se recentrer sur les missions définies dans le contrat de gestion
Le contrat signé en 2023 redéfinit les missions de LLEH autour de trois axes :
- Une vision stratégique globale et durable ;
- Une gestion efficace, mixant exploitation directe et partenariats ;
- Une promotion cohérente du site à travers une identité forte.
Pour que ce contrat porte ses fruits, il est nécessaire de professionnaliser les outils, standardiser les conventions et fixer des objectifs concrets en matière de fréquentation et de création de valeur. C’est ainsi que les Lacs de l’Eau d’Heure pourront se développer mais également attirer des investisseurs privés.
Vers un nouveau souffle pour les Lacs de l’Eau d’Heure
La Ministre entend faire de ce dossier un exemple de relance raisonnée, où chaque euro investi vise une retombée concrète pour le territoire et une valorisation des atouts touristiques de la région. La désignation récente d’un nouveau Conseil d’administration vient renforcer cette dynamique de changement.
Structurer, choisir, évaluer : ces trois mots guideront l’avenir de ce site touristique majeur de la Wallonie.
Repenser le tourisme : un choix stratégique pour la Wallonie
Le tourisme wallon est bien plus qu’un simple loisir. C’est un moteur économique puissant : 7,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires, 63.000 emplois salariés, des milliers de travailleurs indépendants, et une attractivité régionale en croissance. Pour libérer pleinement ce potentiel, la Ministre du Tourisme souhaite sortir des actions dispersées, clarifier les rôles, choisir des investissements utiles, et coordonner les efforts. Le cap est clair : un tourisme de qualité, aligné avec les besoins des territoires et tourné vers la création de valeur.