
La Ministre de l’Aide à la Jeunesse, Valérie Lescrenier, a appris avec satisfaction la reprise du travail au sein de l’IPPJ de Saint Hubert.
Elle avait été informée de plusieurs incidents récents, signalés par les représentants du personnel via la CSC et le SLFP. Trois événements particulièrement violents et préoccupants ont mis en évidence une montée de la tension entre certains jeunes et avec les équipes éducatives et de surveillance.
Ce climat de travail, dégradé et instable, n’est acceptable ni pour les professionnels, ni pour les jeunes que nous accompagnons. Il appelle une réponse claire, mesurée et efficace.
Une réaction rapide, guidée par la responsabilité
Il est important de noter que, dès les premiers événements survenus, la direction de l’IPPJ a immédiatement pris les mesures sécuritaires nécessaires et adéquates envers ces jeunes et pris langue avec l’administration pour trouver une solution d’écartement des jeunes responsables de ces violences.
Une réunion s’est donc tenue ce mardi entre l’administration, la direction et les représentants syndicaux afin de trouver une issue favorable pour les jeunes et les travailleurs à ce conflit social.
Au vu des difficultés temporaires rencontrées, une solidarité inter-IPPJ a été activée afin de permettre une désescalade de la tension. Certains jeunes ont donc été accueillis dans d’autres institutions de même régime.
La concertation comme ligne de conduite
Valérie Lescrenier, Ministre de l’Aide à la Jeunesse : « Je tiens à saluer l’engagement des équipes en IPPJ. Leur mobilisation, même dans la difficulté, témoigne d’un profond attachement à leur mission. Toutefois, le recours à une grève sans préavis, s’il traduit une alerte légitime, n’est acceptable dans un secteur tel que l’aide à la jeunesse et les IPPJ plus particulièrement.
Il fragilise l’ensemble des équipes, met sous tension les jeunes et ceux qui restent en poste en mettant à mal leur sécurité. Il prive par ailleurs les jeunes déjà vulnérables d’un accompagnement structurant, d’une prise en charge adaptée.
C’est pourquoi je plaide résolument pour le dialogue, dans le respect de chacun. Ce dialogue est indispensable pour construire des solutions durables, cohérentes et utiles au quotidien. »
Un suivi des actions
Dans les jours à venir, les échanges se poursuivront avec l’ensemble des acteurs concernés. L’objectif est clair : garantir un environnement de travail serein pour les équipes, et un cadre sécurisant pour les jeunes. Un psychologue de crise du Ministère assurera le suivi de cette situation de crise avec les jeunes et le personnel.
Par ailleurs, une réflexion avec les travailleurs sur l’aspect disciplinaire au sein des IPPJ ainsi que la mise en place d’un plan bien-être spécifique au personnel sera mené. A ce titre, la Ministre se félicite d’avoir proposé et initié un renforcement durable des ressources humaines en Aide à la Jeunesse afin de faire face à la complexité croissante des situations et à la pression sur les équipes de l’Aide à la Jeunesse.
Plus de 60 ETP complémentaires seront déployés dans les SAJ, SPJ, IPPJ et CCMD pour répondre à la hausse des dossiers et aux besoins du terrain. Parallèlement, un investissement massif dans la formation est acté afin d’armer les professionnels avec des compétences concrètes sur des enjeux comme la gestion de l’agressivité, les logiques de narcotrafic ou encore le coaching des nouvelles recrues. Cette mesure a été prise dans le cadre du plan quinquennal plus global initié par la Ministre pour le secteur de l’Aide à la Jeunesse afin que l’urgence ne soit plus la règle.
Nous devons agir ensemble, avec lucidité et engagement. Ce qui est en jeu, c’est non seulement l’efficacité de notre action publique, mais surtout l’impact que nous avons sur les parcours de ces jeunes.
La Ministre tient à remercier les zones de polices qui sont intervenues lors des événements , le Commissaire-divisionnaire Léonard ainsi que le Gouverneur de la Province de Luxembourg, Olivier Schmitz, pour leur collaboration dans la gestion de cette situation de crise.
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