
Les Gouvernements de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de Wallonie lancent un chantier conjoint pour revaloriser les métiers de l’accueil de la petite enfance. Cette démarche est menée en coordination avec la Ministre de l’Enseignement supérieur Elisabeth Degryse, la Ministre de l’Education Valérie Glatigny, ainsi que le Ministre de l’Emploi Pierre-Yves Jeholet.
Un secteur sous pression, un constat partagé
Les tensions qui traversent le secteur sont bien identifiées. Elles concernent en particulier les fonctions directement liées à l’accueil des enfants : manque de personnel, absentéisme important, difficultés de recrutement, conditions de travail difficile. Cette réalité fragilise à la fois les enfants, les familles et les professionnels.
Par ailleurs, plusieurs éléments soulignent l’urgence d’une action coordonnée. Le vieillissement du personnel constitue un enjeu critique : selon l’ONE, 12,5 % des personnes actives dans les métiers de l’accueil ont plus de 56 ans. À l’échelle de la Fédération Wallonie-Bruxelles, environ trois travailleurs sur dix pourraient quitter le secteur dans les années à venir.
Des données préoccupantes mais des leviers disponibles
Par ailleurs, on observe une baisse des inscriptions dans les filières qualifiantes (puériculture, éducation), un taux de décrochage significatif en cours de formation et une perte générale d’attractivité des métiers de l’enfance.
Malgré ce contexte tendu, des signes encourageants émergent. L’intérêt croissant d’adultes en reconversion pour des formations comme celles de l’IFAPME montre qu’une politique de valorisation peut produire des effets. La collaboration entre l’ONE et le Forem a également permis d’identifier une réserve de personne mobilisable, sous réserve d’un accompagnement et d’un parcours professionnalisant adaptés.
Une réponse transversale et concertée
La réponse à cet enjeu est donc globale, concertée et coordonnée par la Ministre de l’Enfance. Elle mobilise les compétences de l’enfance, de l’enseignement qualifiant, de l’enseignement supérieur, de la formation professionnelle et de l’emploi.
Les objectifs sont clairs :
- Augmenter la réserve de personnes formées et mobilisables pour l’accueil des enfants
- Valoriser les métiers du secteur en soulignant leur impact concret et leur utilité sociale
- Faciliter l’entrée dans le métier et encourager le maintien dans la fonction
- Renforcer la mobilité professionnelle, tout en évitant la concurrence interne au secteur
Un choix de responsabilité et d’intérêt général
Les métiers de l’accueil de la petite enfance sont des métiers de proximité, essentiels au bien-être des enfants, à l’équilibre des familles et à la vie sociale de nos territoires. Ils jouent également un rôle structurant pour l’emploi local.
Cette démarche, portée par les deux gouvernements, est à la fois pragmatique et tournée vers l’avenir. Elle vise à répondre aux besoins des familles tout en renforçant l’emploi local. En améliorant l’accueil de l’enfance, elle agit concrètement pour le bien-être des enfants, soutient les parents dans leur équilibre entre la vie privée et professionnelle et contribue à bâtir une société plus solidaire et plus stable.
Valérie Lescrenier, Ministre de l’Enfance : « Il y a une urgence à revaloriser les métiers de l’accueil de l’enfance, car ce sont les métiers qui font grandir la société. Derrière chaque puéricultrice, chaque accueillante, il y a un projet de vie pour un enfant, pour une famille. Ce plan d’action, nous le portons collectivement, pour agir maintenant, et durablement. »
Elisabeth Degryse, Ministre de l’Enseignement supérieur, « Ce point indique une nouvelle fois combien une action concertée et commune à nos deux entités est primordiale pour ceux qui visent l'efficacité et l'amélioration du service au public. Avec ce plan d'action nous démontrons que l'accueil de la petite enfance est essentiel et confirme que nos gouvernements en ont fait une priorité de leur action. »
Pierre-Yves Jeholet, Ministre de l’Emploi : « Le manque de places d’accueil constitue un véritable frein à l’emploi. En réduisant les tensions en ressources humaines dans ce secteur, on favorise non seulement la création d’emplois, mais aussi l’insertion ou la réinsertion durable de nombreuses familles dans le monde du travail »observe Pierre-Yves Jeholet, Ministre wallon de l’Emploi. »
Valérie Glatigny, Ministre de l’Education: « Revaloriser les métiers de l’accueil de la petite enfance, c’est investir dans l’avenir de notre société. En tant que Ministre de l’Enseignement, je suis convaincue que l’école, la formation et l’apprentissage tout au long de la vie sont les leviers les plus puissants pour répondre aux défis du secteur.
Nous devons intensifier la promotion des filières qualifiantes telles que la puériculture, l’agent médico-social et l’agent d’éducation. Ces parcours offrent des débouchés concrets, porteurs de sens et d’utilité sociale. Il est essentiel de les rendre plus visibles, plus attractifs et mieux valorisés auprès des jeunes, mais aussi des adultes en reconversion.
Ce chantier commun est une opportunité de renforcer les passerelles entre l’enseignement qualifiant, la formation professionnelle et l’emploi, dans une logique de liberté de choix, de responsabilisation et de valorisation des talents. C’est en misant sur la qualité de la formation et sur l’autonomie des acteurs que nous pourrons garantir un accueil de qualité pour chaque enfant, tout en soutenant l’emploi local et la cohésion sociale. «